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Le suffixe " ite ", en termes médicaux, signifie " inflammation ". Le terme de " cellulite " est impropre car il ne s'agit pas vraiment d'une inflammation des cellules. Néanmoins, il définit le cauchemar de bien des femmes : c'est elles qui en sont les principales victimes.
La cellulite est une déformation disgracieuse du tissu adipeux sous-cutané, situé juste en dessous de la peau, d'où le nom familier de " peau d'orange ". Plutôt que d'être bien plate et lisse comme il se doit, la peau gondole plus ou moins (selon le stade de la cellulite), formant comme des cratères, eux aussi plus ou moins importants. Tout cela n'est pas réjouissant, encore moins sexy !
La cellulite s'installe de préférence sur les cuisses et les fesses, sur le ventre également mais elle peut se loger aussi ailleurs, sur les bras, les seins, le ventre. En fait, partout où il y a du tissu adipeux.
Le tissu adipeux est constitué de cellules appelées " adipocytes ", dont la fonction est de stocker les lipides (gras).
Selon les circonstances de la vie, hérédité, grossesses, prise de poids, ces adipocytes se multiplient et se remplissent. Il est réparti sur presque l'ensemble du corps (le crâne en est exempt) mais très inégalement : il n'y en a pratiquement pas sur les mains et les avant jambes par exemple, mais beaucoup sur les cuisses féminines et les torses masculins.
En effet, la répartition du tissu adipeux est différente selon les sexes : la parité n'existe pas dans ce domaine.
Cette différence s'installe à la puberté, sous l'influence des hormones sexuelles sécrétées alors. La testostérone, hormone mâle, localise la graisse sur le haut du corps tandis que les œstrogènes, hormones féminines, la font s'ancrer sur le bas. Chez les messieurs, le tissu adipeux représente 12 % environ de leur poids normal. Il est installé surtout sur le buste (cou, épaules, poitrine et première partie du ventre). Sur les fesses et les cuisses, ils bénéficient seulement d'une fine couche de graisse. Chez les femmes, c'est plutôt le contraire. Elles sont normalement, physiologiquement, deux fois plus grasses qu'un homme. Le tissu adipeux représente environ 25 % de leur poids normal. La majeure partie est répartie sur le bas du corps : fesses, hanches et cuisses sont les lieux qui en sont les mieux fournis. Cette localisation répond aussi - qu'on le veuille ou non ! - à des caractères ethniques. Ainsi les femmes du pourtour du Bassin Méditerranéen ont plus souvent les hanches en amphore tandis que les femmes des pays du Nord sont plus longilignes.
La nature l'a décidé ainsi. Et à cela, on ne peut rien. Le tissu adipeux, qu'il soit masculin ou féminin, est le réservoir d'énergie de l'organisme.
Les femmes sont constituées avant tout pour donner la vie et perpétuer l'espèce humaine. Cette fonction exige de l'énergie physique : il faut environ 80.000 calories pour fabriquer un enfant.
C'est pourquoi, depuis le temps des cavernes et même avant, elles sont équipées pour posséder de grandes réserves d'énergie, donc de tissu adipeux, afin de pouvoir non seulement mettre au monde mais aussi nourrir des petits en toutes circonstances, même en cas de famine.
La graisse stockée dans le tissu adipeux des cuisses et des fesses reste toujours la plus résistante, la plus difficile à mobiliser.
Celle (des hommes) logée en haut s'évacue beaucoup plus vite. Pourquoi ? Parce que tandis que les femmes fabriquaient et allaitaient des enfants, les hommes allaient chasser le mammouth pour nourrir leur famille. Et pour courir après la bestiole, ils avaient besoin d'une énergie immédiate.
Aujourd'hui, le fait que les femmes procréent quand elles veulent, qu'elles puissent nourrir leurs bébés au biberon et que les messieurs ne chassent plus que dans des bureaux n'a changé en rien leur physiologie, ni l'importance de leur graisse respective, ni sa répartition.
Parce que l'installation de celle-ci est liée le plus souvent aux hormones féminines, les œstrogènes.
Les messieurs en fabriquent aussi mais beaucoup, beaucoup moins que les femmes. Ces hormones, les femmes en sécrètent en permanence, elles en sont inondées à certaines périodes (mensuelles) et encore plus lors de leurs grossesses. Cellulite et tissu adipeux sont malheureusement un domaine où l'égalité entre les hommes et les femmes n'existe pas.
Paule Neyrat, Diététicienne