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Douleurs dans la poitrine (non cardiaque)

Pharmacie du 17ème

Une douleur dans la poitrine, d'origine non cardiaque, survient généralement au repos et peut être modifiée (amplifiée ou diminuée) par la palpation (en appuyant sur l'endroit douloureux), la respiration, un changement de position ou encore par la prise d'aliments. Cette douleur se ressent dans n'importe quelle partie du thorax (partie supérieure du tronc, allant du début des côtes jusqu'aux épaules, incluant la partie supérieur de la colonne vertébrale), de facon diffuse ou localisée à un endroit précis.

Les douleurs dans la poitrine se manifestent sous de nombreuses formes, qui vont de la crampe à la sensation de brûlure, en passant par une douleur subite en coup de poignard. Comme elles s'accompagnent parfois aussi d'une sensation de pesanteur et de serrement, elles peuvent se confondre avec un problème cardiaque.

Il est donc utile de savoir que, une fois présente, la douleur d'origine cardiaque ne peut être modifiée par la prise d'aliments ou le changement de position, contrairement à celle d'origine non cardiaque.

Les origines des douleurs thoraciques sont diverses ; voici celles que l'on rencontre le plus fréquememment :

Douleur musculo-squelettique

  • provient des os, des cartilages ou des muscles
  • se manifeste généralement au niveau des côtes ou à la jonction de deux vertèbres ou os comme, par exemple, la clavicule et le sternum
  • située à un point précis du thorax
  • peut être aggravée par la palpation ou le changement de position

Douleur pulmonaire

  • généralement accompagnée de toux, d'expectorations (crachats), d'essoufflement et, parfois, de fièvre et de frissons, s' il y a une infection 
  • peut aussi être très forte, soudaine et aiguë avec un essoufflement au moindre effort, en cas de pneumothorax

Douleur digestive

  • provient de l'oesophage ou de l'estomac et est généralement accompagnée d'éructations (rots), de nausées, de vomissements et d'une sensation de brûlure au creux de l'estomac 
  • sensation de pesanteur ou de serrement au thorax, dans le cas de spasmes de l'estomac, pouvant être confondue avec une douleur cardiaque

Douleur vasculaire

  • généralement accompagnée d'essoufflement, de toux, d'expectorations contenant du sang et d'une douleur à l'inspiration profonde.

Douleur cutanée (zona)

  • s'accompagne généralement d'une rougeur, de lésions ou de vésicules dans la région douloureuse. La douleur apparaît quelques jours avant les autres symptômes.

Quelles sont les causes ?

Douleur musculo-squelettique

  • Fracture  
  • Arthrite (inflammation des articulations) ;
  • Arthrose de la colonne vertébrale (dégénérescence osseuse)

Douleur pulmonaire

  • Infections du poumon. Elles sont causées par un virus ou une bactérie, comme dans le cas de la pneumonie et de la trachéobronchite  
  • Pneumothorax. Il s'agit d'une fuite d'air entre la membrane qui enveloppe les poumons (la plèvre) et le poumon lui-même, causée par un traumatisme, par de l'emphysème ou de l'asthme ou qui se produit de facon spontanée

Douleur digestive

  • Hyperacidité
    Le fait de fumer ou l'ingestion de caféine augmentent l'acidité de l'estomac  
  • Reflux d'acidité
    Le retour dans l'oesophage du contenu gastrique acide est généralement relié à l'obésité ou à une hernie hiatale (hernie de l'estomac dans laquelle une partie de cet organe sort de la cavité abdominale et remonte dans le thorax) 
  • Absorption de nourriture trop chaude ou trop froide
  • Anxiété, émotions
  • Contractions fortes et soutenues (spasmes) des muscles de l'oesophage
    Ce type de douleur est celui qui imite le mieux la douleur cardiaque, en raison de la sensation de serrement et de pesanteur  
  • Ulcère
    Localisé à l'estomac ou au duodénum (partie initiale de l'intestin), il se caractérise par une perte de revêtement muqueux, et cicatrise alors difficilement. L'ulcère, souvent causé par la bactérie Helicobacter pylori, est amplifié par le stress, qui augmente l'acidité, ce qui irrite l'estomac

Douleur vasculaire

  • Embolie pulmonaire. Elle survient généralement lorsque des caillots sanguins obstruent une ou plusieurs branches de l'artère pulmonaire ; 
  • Repos prolongé au lit et toute circonstance favorisant une moins bonne circulation (p. ex. une intervention chirurgicale)

Douleur cutanée

  • Zona
    Il s'agit d'une maladie infectieuse qui résulte d'une déficience du système immunitaire, apparaissant à la suite de la réactivation du virus de la varicelle. Il faut donc, pour en être atteint, avoir déjà contracté la varicelle dans l'enfance

Conseils pratiques

Faire son propre examen clinique.

Contrôlez votre température, car la fièvre est généralement le signe d'une affection, notamment d'une infection.

Observez si la douleur s'amplifie lorsque vous toussez, lorsque vous crachez ou lorsque vous palpez la zone douloureuse. Vérifiez si vous avez une rougeur, des lésions ou des vésicules apparentes localisées à l'endroit sensible, indices d'un zona.

Notez quelle position ou quels facteurs (p. ex. la prise de certains aliments, d'épices ou d'alcool) provoquent une douleur, l'amplifient ou, au contraire, favorisent sa disparition.

Essayez de changer de position pour voir si cela vous apporte un soulagement et mangez légèrement afin de vérifier si votre douleur est d'origine digestive. Et enfin, n'ignorez pas votre mal sous prétexte d'une douleur faible. Il n'y a pas toujours de corrélation entre l'intensité de la douleur et la gravité du problème.

Se reposer
L'activité physique, en demandant beaucoup d'efforts, risque d'amplifier votre douleur.

Calmer la douleur
Si vous êtes certain qu'il ne s'agit pas d'un problème coronarien, prenez de l'acétaminophène. Un ou deux comprimés (325 mg ou 500 mg) quatre fois par jour, jusqu'à un maximum de 4 g par jour, aideront à soulager la douleur.
En revanche, en présence d'une douleur digestive, l'aspirine, la codéine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens, tels que l'ibuprofène, sont contre-indiqués : ils accentueraient le mal.
Buvez plutôt du lait, qui peut avoir des effets analgésiques à court terme.
En cas de douleur musculo-squelettique, appliquez de la chaleur ou du froid.
Lorsque la douleur est lancinante et diffuse, comme dans l'arthrite, utilisez un coussin chauffant. Mais s'il s'agit d'une douleur aiguë et localisée avec rougeur et enflure, comme dans le cas d'une fracture, appliquez de la glace.

Quand consulter ?

  • Vous soupconnez que votre douleur pourrait être d'origine cardiaque (douleur transpercante du devant vers l'arrière, avec une sensation de serrement ou de pesanteur et irradiant souvent dans les bras, surtout le gauche, ou dans le cou). Rendez-vous immédiatement à l'hôpital
  • Votre température affiche plus de 38,3 °C pendant plus de 48 heures
  • Votre température est élevée et associée à de la toux et à des expectorations
  • Vous crachez du sang
  • Vous êtes essoufflé au repos ou au moindre effort
  • La douleur vous transperce dans le dos
  • Votre douleur, quel qu'en soit le type, ne cesse d'empirer après trois jours

Que se passe-t-il lors de l'examen ?

Le médecin vous interrogera pour chercher à déterminer le type de douleur, son emplacement, les facteurs déclenchants, atténuants ou aggravants. Il fera aussi un examen physique complet. Selon ce qu'il soupconne, il pourra vous prescrire une prise de sang, une radiographie, un électrocardiogramme ou d'autres examens plus spécialisés.

Quel est le traitement ?

Douleur musculo-squelettique
Le médecin prescrira du repos, des applications de chaleur ou de froid, selon l'origine de la douleur, et des analgésiques (du paracétamol et parfois des anti-inflammatoires).

Douleur pulmonaire
Une bonne hydratation, du repos, des médicaments antitussifs et, au besoin, des antibiotiques seront prescrits.

Douleur digestive
La nourriture devra, à l'avenir, être prise en petite quantité en évitant les irritants (café, thé, tabac, alcool). S'il le faut, un médicament antiulcéreux sera prescrit, soit pour neutraliser l'acidité soit pour empêcher sa production.

Douleur vasculaire
L'embolie pulmonaire nécessite une hospitalisation immédiate.

Douleur cutanée
Afin d'éviter que les plaques de zona ne se développent, un antiviral doit être prescrit moins de 72 heures après l'apparition des premières plaques. Le médecin peut aussi prescrire une pommade pour éviter les douleurs qui peuvent perdurer après le traitement du zona.

Dr Luc Trudeau, Hôpital Général Juif, Montréal Guide familial des symptômes sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media, 2005