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La marche est un mouvement complexe. Elle fait appel à la coordination entre le système nerveux central (cortex, sous-cortex, cervelet et moelle épinière), le système nerveux périphérique (nerfs) et l'appareil locomoteur (muscles, os et articulations). La marche dépend également de l'équilibre, qui est régi par le cervelet et l'oreille interne (système vestibulaire).
Différents troubles fonctionnels peuvent donner l'alarme : engourdissements et perte de sensation dans les membres inférieurs, équilibre précaire, manque de coordination, chutes fréquentes, raideur ou faiblesse d'une jambe, qui traîne ou ne répond pas à la commande.
Problème au niveau du système nerveux central
Vieillissement normal
Il entraîne une altération d'une partie des neurones qui transmettent l'influx nerveux aux extrémités et de ceux qui règlent le rapport entre le cervelet et l'oreille interne. Les gens âgés ont une démarche lente, mal assurée, et leurs problèmes de vision (p. ex. : cataractes) aggrave la situation.
Accident vasculaire cérébral (AVC)
L'AVC est précédé d'une diminution de la circulation du sang ou d'une hémorragie cérébrale qui perturbe le fonctionnement d'une partie du cerveau et qui peut entraîner des engourdissements et une paralysie d'un ou de plusieurs membres.
Tumeur cérébrale
La croissance de la tumeur peut provoquer une compression ou la mort de tissus du cerveau, entraînant progressivement des engourdissements et une perte de sensibilité au niveau des membres notamment.
Sclérose en plaques
Il s'agit d'une atteinte de la myéline qui enveloppe les fibres nerveuses dans le corps et qui perturbe l'influx nerveux. Les engourdissements peuvent commencer aux pieds et progresser vers l'abdomen, ou ils peuvent se manifester d'un seul côté ; on note une faiblesse des membres inférieurs, des spasmes musculaires ou de la maladresse.
Démences
Certaines maladies telles que la maladie de Parkinson entraînent une marche hésitante, saccadée et progressivement impossible.
Dystrophies musculaires
Elles se caractérisent par une atteinte des nerfs et du tronc cérébral (partie située à la base du cerveau), provoquant une faiblesse des extrémités et une fonte musculaire (p. ex. : sclérose latérale amyotrophique ou maladie de Lou-Gehrig).
Compression de la moelle épinière par une tumeur, un disque ou un traumatisme à la colonne vertébrale. La difficulté à marcher s'accompagne, dans ce cas, d'incontinence urinaire ou de constipation rebelle, d'engourdissements qui montent des pieds à la taille, au thorax ou au cou, avec faiblesse et spasmes des membres inférieurs (et parfois aussi des membres supérieurs).
Labyrinthite
Causée par un virus passager qui infecte l'oreille interne (labyrinthe) et provoque des vertiges (perte de l'équilibre). À noter que les infections bactériennes à répétition ou chroniques peuvent avoir le même effet à long terme.
Médicaments, alcool et drogues
Certains médicaments comme les sédatifs, les psychotropes et les hypotenseurs peuvent interférer au niveau de l'équilibre et de la vigilance.
Affections touchant le cervelet
Elles entraînent un trouble de la marche par atteinte de la coordination et de l'équilibre.
Problème au niveau du système nerveux périphérique
Polyneuropathies
Les causes les plus courantes sont le diabète, l'alcoolisme et la déficience en vitamine B12 due à une malabsorption digestive ou à un déficit en apport. Ces maladies qui détruisent les terminaisons nerveuses entraînent une perte de sensibilité des pieds et une désorientation pouvant provoquer une chute.
Problème au niveau de l'appareil locomoteur
Hernie discale lombaire
Elle s'installe insidieusement à la suite de lumbagos ou d'entorses lombaires à répétition; le disque est aplati entre deux vertèbres. Il irrite les nerfs à leur point de départ, causant de la douleur et divers degrés d'impotence des membres inférieurs.
Arthrite
Maladie inflammatoire qui peut toucher n'importe quelle articulation et gêner son fonctionnement. La douleur et l'oedème (hanche, genou, cheville, orteils) limitent la marche. À un stade avancé, l'articulation peut être déformée et grignotée par les poussées inflammatoires répétées. La goutte est une forme d'arthrite, où l'acide urique (urée) en excès forme des calcifications très douloureuses dans les articulations.
Ostéoarthrose
Elle entraîne un durcissement du tissu articulaire et limite les mouvements d'une ou plusieurs articulations pouvant s'accompagner de douleurs intenses.
Artériosclérose des membres inférieurs
L'apport de sang oxygéné aux jambes est réduit. Ce phénomène, identique aux crises d'angine de poitrine affectant le coeur, cause une douleur qui fait boiter (claudication intermittente). Les gens qui en sont atteints sont des fumeurs dans 90 % des cas.
Myopathies
Elles entraînent une faiblesse de certaines régions musculaires, rendant ainsi la marche difficile.
Affections des pieds telles que des plaies, l'hallus valgus, les pieds plats et certaines déformations des pieds.
Phlébite
Elle se caractérise par la formation de caillots au niveau d'une veine et se manifeste par une douleur au mollet qui peut être accompagnée de gonflement.
Faire régulièrement de l'exercice à tout âge
L'exercice maintient la densité osseuse, la masse musculaire et la souplesse des articulations. C'est l'un des meilleurs facteurs de prévention. Si vous avez déjà été victime d'un AVC ou opéré d'une tumeur, d'une compression ou d'une lésion de la moelle épinière, bougez! Faites travailler vos jambes même si cela ne donne pas de résultat apparent, car vous exercez aussi votre cerveau : celui-ci cherche de nouvelles voies pour transmettre ses commandes. Les exercices passifs avec l'aide d'une autre personne minimiseront l'atrophie musculaire. La réadaptation, même partielle, de fonctions altérées ou perdues doit constituer votre priorité numéro un.
Surveiller son poids
L'obésité exerce une pression indue sur les articulations des membres inférieurs.
Faire examiner ses yeux
Peut-être votre démarche est-elle incertaine parce que vous ne voyez pas bien où vous mettez les pieds!
Surveiller les facteurs de risque de l'artériosclérose. Il est important de surveiller son taux de cholestérol et de sucre et l'hypertension. Il est fortement recommandé de ne pas fumer et de faire de l'exercice.
Faire vérifier ses médicaments
Souvenez-vous que les sédatifs perturbent l'équilibre. Le médecin pourrait vous proposer une solution de rechange.
Lutter contre le vieillissement
Si vous appartenez au troisième âge, portez vos lunettes et de bonnes chaussures de marche. Quand vous vous déplacez, gardez le corps droit et regardez loin devant vous au lieu de fixer le sol ou vos pieds : cela vous évitera bien des chutes ! Si l'état du sol vous inquiète, apprenez à vous servir d'une canne pour sonder les embûches plutôt que de concentrer votre regard dans cette direction. Les meilleurs exercices sont la natation, les étirements et ceux qui sollicitent à la fois le mouvement et l'équilibre, comme la marche, la danse et l'aérobic sans impact.
Empêcher l'arthrite de vous rendre inactif
En période de crise, prenez vos analgésiques ou vos anti-inflammatoires. Un ou deux comprimés de paracétamol (325 mg ou 500 mg) quatre fois par jour, jusqu'à un maximum de 4 g par jour, aideront à soulager la douleur. Pour les anti-inflammatoires, il faut respecter la dose recommandée par le fabricant. Vous pouvez prendre un des deux médicaments ou les deux si les symptômes sont difficiles à maîtriser. Faites des applications de froid et pratiquez de légers exercices d'amplitude de mouvement. Par la suite, reprenez vos exercices habituels : marche, natation, bicyclette, pour éviter le syndrome d'immobilisation.
Prendre soin d'une douleur lombaire (lumbago, entorse ou hernie discale)
Prenez vos analgésiques ou vos anti-inflammatoires.
Appliquez du froid les deux ou trois premiers jours, de la chaleur par la suite jusqu'à ce que la douleur disparaisse et restez au lit. Appliquez le froid et la chaleur environ 20 minutes toutes les trois à quatre heures. Alternez ces deux positions : sur le dos avec au moins deux oreillers sous les cuisses et un sous la tête, ou sur le côté avec un ou deux oreillers entre les genoux et un sous la tête. Changez de position lentement, en bloc, en évitant la torsion du tronc. Une fois la crise passée, reprenez vos activités quotidiennes et, ensuite, votre programme d'exercices quotidiens.
Adopter de saines habitudes de vie
N'abusez pas du café, car il a un effet vasoconstricteur qui diminue la circulation du sang dans l'organisme. Limitez également votre consommation d'alcool et abstenez-vous de faire usage de drogues, car ils perturbent le cervelet et, donc, l'équilibre.
Le médecin notera les informations importantes et procédera à un questionnaire détaillé et à un examen neurologique, ostéoarticulaire, musculaire et des organes sensoriels pour trouver la ou les causes de la difficulté à marcher. Il portera une attention particulière à la démarche du patient afin d'évaluer la vitesse de la marche, la longueur et la hauteur des pas, la régularité du mouvement, les réflexes posturaux et les boiteries antalgiques. Il pourra également procéder à des tests qui évalueront le risque de chute et le pronostic.
Dans certains cas, le médecin poursuivra son évaluation par des examens complémentaires tels que des radiographies, des scanographies ou des examens par résonance magnétique.
L'objectif général du traitement est de restaurer, avec ou sans aide technique, un patron de marche acceptable et une stabilité afin d'éviter les chutes. De plus, la rééducation fonctionnelle a pour but de maintenir une autonomie dans les déplacements de la personne atteinte, rendant plus facile l'accomplissement des activités quotidiennes, domestiques et sociales.
De façon spécifique, les traitements varient en fonction de la cause qui rend la marche difficile. Elles vont du traitement médicamenteux à la chirurgie, dans certains cas, en passant par la physiothérapie.
Dr Jeanne Teitelbaum, Neurologue, Hôpital Maisonneuve-Rosemont Guide familial des symptômes sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media, 2005