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Les affections du pénis peuvent prendre trois formes différentes : douleur, écoulement anormal ou érection prolongée sans désir sexuel (priapisme). Contrairement à l'opinion populaire assez répandue, le priapisme n'est pas la manifestation d'une vitalité sexuelle excessive, mais plutôt un trouble de l'érection.
Symptômes liés à la maladie de La Peyronie
Symptômes liés à un traumatisme
Écoulement anormal
Priapisme
Maladie de La Peyronie
Légers traumatismes répétés lors des relations sexuelles. Ils expliqueraient la présence d'une zone cicatricielle fibreuse à l'intérieur du pénis, qui l'empêche de se dilater lors de l'érection et provoque une courbure ; il s'agit de la cause la plus fréquente de douleur au pénis.
Traumatisme " Fracture du pénis "
Il s'agit de la rupture de la tunique rigide qui recouvre le pénis sous la peau et qui permet l'érection. Ce traumatisme fait suite à des efforts trop vigoureux ou à une mauvaise position du pénis pendant une relation sexuelle.
Rupture ou lacération de l'urètre
Écoulement anormal MST (maladies sexuellement transmissibles)
Elles sont la première cause d'écoulements anormaux du pénis (l'infection à Chlamydia étant la principale responsable). La transmission de certaines MST peut se faire par d'autres contacts : oraux, ano-génitaux. La gorge ou l'anus peuvent héberger la source d'infection. On peut être porteur de la Chlamydia sans présenter de symptômes et incuber l'infection de deux semaines à un mois et plus après le contact. La gonorrhée, par contre, se manifeste généralement de deux à cinq jours après le contact.
Ecoulement persistant de la prostate
Ce cas est très rare et n'est habituellement lié à aucune maladie.
Priapisme
Médicaments contre le dysfonctionnement érectile (impuissance) en injections directes dans le pénis, comme la papavérine ou la prostaglandine E1, injectées par le patient lui-même pour traiter un trouble érectile.
Traumatismes internes ou externes du pénis avec rupture d'une artère du pénis. Cela augmente le flux sanguin et le pénis n'a plus la capacité de résorber le sang.
Certains médicaments administrés par voie orale, dont quelques psychotropes, neuroleptiques et anticoagulants.
Facteurs prédisposants, comme le diabète, le fait d'être de race noire ou d'être originaire du bassin méditerranéen.
Maladie de La Peyronie
Ne pas s'isoler et consulter un médecin. Parlez-en à votre médecin avant de renoncer à vos activités sexuelles. Une fois rassuré par le médecin, vous pouvez reprendre toute activité sexuelle normale.
Traumatisme
Consulter un médecin sans délai. Si le traumatisme est mineur, faites des applications locales de glace enveloppée dans une serviette, évitez les relations sexuelles, et utilisez vos analgésiques habituels.Ne pas traiter ses organes génitaux avec brutalité. Ne pas considérer les relations sexuelles comme des olympiades.
Écoulement anormal
S'abstenir d'avoir des relations sexuelles, même protégées par un préservatif. Le préservatif peut se déchirer et vous pourriez contaminer votre partenaire.
Suivre fidèlement son traitement
Ne tentez pas de vous traiter vous-même. Continuez à prendre vos médicaments jusqu'à la fin du traitement même si les symptômes ont disparu : vous risqueriez une récidive à court terme.
Adopter des mesures d'hygiène
Pendant le traitement, maintenez une bonne hygiène en utilisant fréquemment de l'eau savonneuse (quatre fois par jour jusqu'à ce que l'écoulement cesse). Pour prévenir les récidives, on peut se protéger en tout temps en portant un préservatif lors des relations sexuelles.
Priapisme
Décongestionner le pénis. Vous pouvez appliquer un sac de glace enveloppé dans une serviette. L'éjaculation peut également soulager, si elle est possible. Si ces tentatives ne donnent pas de résultats dans l'heure qui suit, rendez-vous sans tarder à l'urgence, car ce type d'érection endommage le tissu érectile.
Le médecin procédera à l'évaluation de tout traumatisme, même mineur. S'il soupconne la maladie de La Peyronie, il procédera à un examen physique et posera des questions détaillées afin d'établir le diagnostic.
Le dépistage des MST (maladie sexuellement transmissible) exige de faire une culture des sécrétions. Cela peut être désagréable : il faut insérer une petite tige dans l'urètre et (ou) collecter la première urine du matin (en cas d'infection à Chlamydia, par exemple). Tous les partenaires doivent être avisés et examinés. La collaboration du patient à cet égard est primordiale. Dans les cas d'écoulement de la prostate, on procédera à des analyses d'urine, même si ces affections sont très rarement associées à des infections.
Maladie de La Peyronie
Dans la plupart des cas, si la courbure est mineure et si l'activité sexuelle est possible, aucun traitement ne sera nécessaire et le problème se résoudra de lui-même en moins d'un an, c'est-à-dire que la zone cicatricielle s'estompera et les tissus retrouveront leur élasticité. En cas d'aggravation, on pourra essayer la vitamine E (un antioxydant) à fortes doses et les ultrasons, qui donnent parfois de bons résultats. Si la courbure est importante, l'intervention chirurgicale permettra de retirer les tissus atteints et de redresser le pénis. La maladie est le plus souvent bénigne.
Traumatisme
Certains traumatismes importants, comme une rupture d'artère, une grande déchirure de la tunique interne ou une fracture, nécessiteront une intervention rapide. Si on attend trop pour consulter, la chirurgie peut ne rien donner de bon, car la blessure peut s'être cicatrisée et les tissus du pénis auront définitivement perdu de leur élasticité. Les séquelles possibles sont les cicatrices disgracieuses ou une déviation du pénis assez importante pour empêcher la pénétration et, enfin, l'impuissance (quoique rare).
Écoulement anormal
Le traitement des MST est toujours à base d'antibiotiques. En ce qui concerne l'écoulement de la prostate, c'est un trouble bénin, qui ne nécessite habituellement aucun traitement.
Priapisme
Si on le traite en moins de quatre heures, on a 100 % de chances d'éviter des dommages qui peuvent entraîner le dysfonctionnement érectile. Sans traitement, le risque de nécrose des tissus est de l'ordre de 25 % à 75 %, selon le délai de consultation. Le médecin pourra décider d'aspirer du sang hors du pénis, puis d'injecter des médicaments facilitant le désengorgement. En cas d'échec, il pourra avoir recours à une intervention chirurgicale afin d'assurer une meilleure circulation sanguine. Selon les cas, il peut malgré tout y avoir des récidives. Evidemment, si ce sont des médicaments qui sont responsables du priapisme, il faudra cesser de les prendre.
Dr Francois Bénard, Urologue, Centre Hospitalier de l'Université de Montréal Guide familial des symptômes sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media, 2005