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Cheville douloureuse

Pharmacie du 17ème

La cheville est une articulation particulièrement vulnérable, car elle soutient une partie du corps tout en permettant le transfert de poids lors du mouvement. Que l'on marche, coure ou saute, cette double fonction est stressante pour l'articulation et les traumatismes sont fréquents. Les grands sportifs y sont particulièrement à risque.

On différencie les symptômes selon qu'il y a eu ou non traumatisme.

À la suite d'un traumatisme :

  • impossibilité de se tenir sur la pointe des pieds  
  • boiterie à la marche 
  • gonflement et sensibilité de la région atteinte 
  • sensibilité au niveau de l'os 
  • gonflement à la face postérieure (arrière) de la cheville 
  • déformation des os.

Sans traumatisme :

  • chaleur, rougeur, gonflement et sensibilité.

Quelles sont les causes ?
Conseils pratiques
Quand consulter ?
Que se passe-t-il lors de l'examen ?
Quel est le traitement ?

Quelles sont les causes ?

À la suite d'un traumatisme

  • Manque de préparation à l'effort ou à la pratique d'un sport sur un terrain inapproprié.
  • Entorse. Un ligament a été partiellement ou complètement déchiré.
  • Arrachement osseux. Lors d'un traumatisme, le tendon peut s'arracher et emporter avec lui un petit morceau d'os. Cela survient souvent lors d'une entorse.
  • Etirement musculaire. Un muscle a été partiellement déchiré.
  • Fracture. Un ou plusieurs os sont brisés ou émiettés et la cheville peut présenter une déformation évidente. La région près de l'os est douloureuse.
  •  Rupture du tendon d'achille. Il y a gonflement derrière la cheville et impossibilité de se tenir debout sur la pointe des pieds. Sans traitement approprié, le tendon s'allongera en se cicatrisant et il ne sera plus possible de se tenir sur la pointe des pieds.

Sans traumatisme

  • Infection. Une bactérie a pénétré dans la cheville, habituellement par une blessure. Il y a risque de dissémination de l'infection dans le reste du membre inférieur.
  • Polyarthrite rhumatoïde. Cette maladie inflammatoire, qui peut toucher une ou plusieurs articulations, évolue par poussées suivies de rémissions. Dans certains cas avancés, lorsque les articulations sont très endommagées, la maladie peut entraîner des déformations : la cheville se déforme, comme des doigts atteints d'arthrite. Cette déformation est permanente.
  • Ostéoarthrose. Il s'agit d'un affaiblissement du cartilage de la cheville habituellement dû à une ancienne fracture, à une entorse ou à une infection de la cheville.
  • Goutte. Cette forme d'arthrite est causée par des cristaux d'acide urique qui s'infiltrent dans une ou plusieurs articulations. La goutte évolue par poussées très douloureuses, suivies de rémissions. Les poussées entraînent des déformations temporaires (gonflement de la cheville) qui disparaissent aussitôt que la crise se résorbe. Cependant, il peut rester des nodules (petites bosses) sur l'articulation de la cheville. Ces nodules sont permanents.

Conseils pratiques

À la suite d'un traumatisme

Surélever le membre
Cela réduit l'enflure en favorisant une meilleure circulation sanguine. Dès que vous le pouvez, surélevez la cheville de 5 à 10 cm (avec des coussins, par exemple). Surélevez d'autant le lit en placant un morceau de bois directement sous les pieds du lit. Ne le mettez pas entre le matelas et le sommier, car l'élévation serait inégale et inefficace.

Appliquer de la glace
Mettez des glaçons dans un sac en plastique et enveloppez le tout dans une serviette (un sac de légumes surgelés fait aussi très bien l'affaire). Posez-le sur votre cheville trois à quatre fois par jour pendant 15 à 20 minutes.

Prendre un analgésique
Une douleur vive doit être soulagée, surtout les premiers jours, mais avec prudence et modération. On suggère un ou deux comprimés (325 mg ou 500 mg) de paracétamol quatre fois par jour jusqu'à un maximum de 4 g par jour. Evitez les anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l'aspirine ou l'ibuprofène, qui peuvent avoir des effets secondaires (risques de saignement dans l'articulation et d'ulcère de l'estomac). Par ailleurs, il est important de sentir la douleur afin de ne pas aggraver la blessure et de ne pas retarder la guérison.

Faire bouger la cheville le plus vite possible après l'accident
Dès le lendemain, en position surélevée, faites bouger le pied et les orteils dans toutes les directions possibles, pourvu que cela ne provoque ni n'augmente la douleur. Faites cela sans analgésique, car la douleur vous indique la limite à respecter. Plus tard, vous vous exercerez à faire des rotations internes et externes, à marcher sans boiter et à vous tenir sur la pointe des pieds.

Porter une attelle pendant les activités à risque
Mieux vaut y mettre le prix : une attelle de bonne qualité sera plus efficace qu'une simple bande élastique. Si vous êtes sujet aux entorses, cette orthèse préviendra efficacement les récidives.

Ne pas recommencer à faire du sport sans une période de rééducation. N'hésitez pas à consulter un physiothérapeute ou un thérapeute du sport, il préparera votre cheville à l'effort.

En cas d'infection

Laver abondamment à l'eau savonneuse toute blessure sur la peau, si minime soit-elle. Ensuite seulement, appliquez un désinfectant et couvrez d'un pansement, selon le cas.

Consulter un médecin sans tarder. Si la douleur persiste, n'attendez pas, vous devez être traité immédiatement afin d'éviter les complications.

En cas de polyarthrite rhumatoïde ou de goutte

Soulager la douleur. En plus du traitement médicamenteux, ayez recours aux recettes maison : application de froid en phase aiguë ou de chaleur pour une douleur chronique, surélévation du membre atteint (voir plus haut), mise au repos, béquilles pour marcher.

Faire revoir son régime alimentaire. Une modification de vos habitudes alimentaires pourrait vous être bénéfique pour réduire la fréquence des crises de goutte.

Se faire suivre régulièrement par un médecin. Un traitement adéquat pourrait vous éviter des déformations invalidantes.

En cas d'ostéoarthrose

Appliquer du froid ou de la chaleur. Pour soulager la douleur, vous pouvez appliquer du froid ou de la chaleur, selon ce qui agit le mieux, à raison de 15 minutes chaque fois. De plus, n'hésitez pas à utiliser une canne si la douleur est très forte.

En prévention

Surveiller son poids. Une surcharge pondérale occasionne un stress pour vos chevilles et les rend plus vulnérables.

Porter des chaussures adéquates. Il existe des chaussures conçues pour chaque sport. C'est un investissement qui en vaut la peine.

Préparer les chevilles à l'effort. Vous pratiquez des sports qui vous font courir et sauter ? N'omettez jamais la période d'échauffement, car la plupart des traumatismes sont dus à un manque de souplesse et de force dans l'articulation.

Éviter les terrains de sport mal entretenus. On y trouve une foule d'occasions de se blesser.

Courir sur une surface égale. Si vous mettez le pied dans un trou, tout votre poids se reportera sur une seule cheville. Vous risquez de tomber et de vous blesser.

Quand consulter ?

  • Vous vous êtes blessé et vous ne pouvez vous tenir debout sur les orteils ni marcher sans boiter de façon marquée.
  • Vous vous êtes blessé et vous ne pouvez plus marcher ; votre cheville peut être déformée et votre pied peut se trouver dans une position anormale.
  • Vous n'avez pas subi d'accident, mais vous notez que votre cheville est douloureuse, rouge, chaude et enflée.
  • La douleur augmente au bout de trois ou quatre jours.

Que se passe-t-il lors de l'examen ?

Outre l'examen clinique visant à confirmer entorses ou étirements musculaires, les radiographies permettent de diagnostiquer les fractures, les arrachements osseux ou l'ostéoarthrose. Une ponction du liquide articulaire peut identifier le type d'arthrite. Les analyses de sang renseignent sur l'infection ou sur le taux d'acide urique.

Quel est le traitement ?

À la suite d'un traumatisme

Entorse, arrachement osseux et étirement musculaire
Le médecin met d'abord la cheville au repos pour la plus courte période possible par l'emploi de bandages élastiques, de béquilles ou d'une canne. On essaie, dans la mesure du possible, d'éviter la pose d'un plâtre, mais le plâtre est parfois nécessaire si la personne doit absolument conserver une certaine mobilité. La rééducation de la cheville est entreprise le plus vite possible, entre autres au moyen d'exercices de rotation et de renforcement. L'intervention chirurgicale est rarement nécessaire, sauf pour les athlètes d'élite.

Fractures
Certaines fractures sont plâtrées, d'autres nécessitent une intervention chirurgicale. Pour certaines fractures mineures, l'utilisation de béquilles pendant quelques jours sera suffisante.

Rupture du tendon d'Achille
L'intervention chirurgicale s'impose dans de nombreux cas. Le plâtre est moins efficace, mais il est parfois préférable, notamment si le patient souffre de plusieurs autres lésions.

Sans traumatisme

Infection
Selon la gravité, des antibiotiques seront administrés par voie orale ou intraveineuse.

Polyarthrite rhumatoïde
La douleur est soulagée au moyen d'anti-inflammatoires et d'infiltrations locales de cortisone. On peut éviter les déformations par un bon contrôle de l'inflammation.

Ostéoarthrose
Le traitement habituel consiste à faire de la rééducation pour permettre à la cheville de retrouver sa force et sa mobilité. Le médecin prescrira, si nécessaire, des analgésiques pour soulager la douleur. Dans les cas où la rééducation n'apporte pas d'amélioration suffisante, il faudra recourir à la chirurgie.

Goutte
La douleur est contrôlée par des analgésiques. En outre, certains médicaments peuvent réduire les risques de récidive. L'alimentation joue ici un rôle important : il faut limiter la consommation de protéines animales (fruits de mer, abats, charcuteries, produits laitiers).

Dr Ian Shrier, Spécialiste en médecine du sport, Hôpital Général Juif, Montréal Guide familial des symptômes sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media, 2005